Quand la solidarité recule : la Suisse fait le choix de l’armement au détriment de l’aide internationale
- 19 décembre 2024
- Publié par : WebTeam Master
- Catégorie : Coups de Gueule
Dans une décision qui suscite l’indignation au sein de la société civile, le Parlement suisse a voté à la mi-décembre 2024 une réduction drastique des crédits alloués à la coopération au développement. Au lieu de renforcer son engagement envers les populations les plus vulnérables, le pays a choisi d’augmenter son budget militaire. Cette volte-face est d’autant plus choquante qu’elle intervient dans un contexte marqué par de multiples crises humanitaires à travers le monde.
L’IRED monte au créneau
Cette réduction des crédits alloués à la coopération au développement a fait l’objet de vives critiques de la part de nombreuses associations et institutions de la société civile, qui ont été des acteurs clés dans la promotion de la solidarité internationale depuis des décennies. Parmi elles, l’Association Innovations et Réseaux pour le Développement (IRED), qui dénonce fermement ce choix, soulignant son caractère irresponsable face à la situation mondiale actuelle.
Andreas Missbach, directeur de l’organisation Alliance Sud, une coalition d’ONG suisses, exprime son profond désaveu face à cette décision, en ces termes « le Parlement a perdu sa boussole humanitaire ».
Les raisons de s’inquiéter
Les conséquences de cette réduction de l’aide au développement sont multiples et graves :
- Une image ternie à l’international : La Suisse, longtemps reconnue pour son engagement en faveur de la solidarité internationale, risque de perdre sa crédibilité sur la scène mondiale.
- Des populations vulnérables abandonnées : Les pays en développement, déjà confrontés à de nombreux défis, se verront privés de ressources essentielles pour leur développement.
- Une vision à court terme : En privilégiant la sécurité nationale au détriment de la coopération internationale, la Suisse néglige les liens étroits qui existent entre les enjeux de sécurité et de développement.
Un choix immoral et contre-productif
La Suisse est un pays riche, avec des ressources suffisantes pour financer à la fois son armée et une coopération au développement ambitieuse. Choisir de financer l’armement au détriment des plus démunis est non seulement immoral mais aussi contre-productif. En effet, la coopération au développement contribue à renforcer la stabilité et la sécurité dans le monde, et à prévenir les crises humanitaires.
Un appel à la mobilisation
Face à cette situation alarmante, l’IRED appelle les parlementaires à revenir sur leur décision et à réaffirmer l’engagement de la Suisse en faveur de la solidarité internationale. “La Suisse a besoin des pays pauvres pour atteindre ses objectifs climatiques. L’économie mondialisée enserre la Suisse dans ses multiples toiles. Une coopération au développement ambitieuse permet de réduire un petit peu ces déséquilibres”, souligne Philippe Egger.
La réduction des crédits alloués à la coopération au développement est une décision grave qui met en péril les valeurs fondamentales de la Suisse. Quels choix la Suisse devrait-elle faire pour conjuguer sécurité nationale et engagement international ? Comment préserver sa tradition humanitaire tout en répondant à ses impératifs domestiques ?
Vos réflexions et contributions sont les bienvenues pour nourrir ce dialogue essentiel.
Source: https://www.ired.org/le-parlement-suisse-reduit-le-financement-de-la-cooperation-au-developpement/
Mariane LENGUIONG