L’année 2024 a marqué une nouvelle baisse des prix des denrées alimentaires à l’échelle mondiale, une tendance qui s’est confirmée après un cycle haussier entre 2020 et 2022. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les principaux produits alimentaires échangés sur les marchés mondiaux ont vu leurs prix diminuer de 2,1 %. Cette baisse, bien que modeste, représente une lueur d’espoir dans un contexte de sécurité alimentaire mondiale toujours préoccupante.
La Baisse des Prix : Une Analyse Détaillée
L’indice global des cours internationaux des denrées alimentaires s’est établi à 122 points en 2024, contre 124,5 points un an plus tôt. Cette baisse est principalement attribuée aux céréales et au sucre, qui ont enregistré des diminutions respectives de 13,3 % et 13,2 %. Cette tendance est notamment due à des perspectives de forte production sucrière au Brésil pour la saison 2024/2025 et à l’abondance des disponibilités en blé et en riz sur le marché mondial.
En revanche, les huiles végétales, qui avaient été le moteur de la chute des prix en 2023, ont terminé l’année 2024 sur une hausse de 9,4 %. Cette augmentation est la plus importante parmi les denrées de base, devançant les produits laitiers (4,7 %) et les viandes (+2,7 %). Selon la FAO, cette appréciation des prix des huiles est due à un resserrement de l’offre en huile de palme en Indonésie et en Malaisie.
Sécurité Alimentaire : Un Défi Persistant
Malgré cette baisse globale des prix, la situation de la sécurité alimentaire mondiale reste préoccupante. Les conflits persistants, les phénomènes climatiques extrêmes et les perturbations économiques continuent de peser lourdement sur la disponibilité des denrées alimentaires. Selon la FAO, il faudrait 1,9 milliard de dollars en 2025 pour permettre à près de 50 millions de personnes de produire leurs propres denrées alimentaires et sortir de l’insécurité alimentaire aiguë.
Mme Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO, a souligné l’importance de l’aide agricole d’urgence : « L’aide agricole d’urgence constitue une bouée de sauvetage et permet d’échapper à la faim, y compris dans un contexte de violence et de chocs climatiques. […] Dans les zones de crise, plus des deux tiers des populations vivent grâce à l’agriculture. Pourtant, trop souvent, seule une infime partie de l’aide humanitaire est allouée à la protection des moyens de subsistance agricoles. »
Appel à l’Action
En 2024, la FAO avait sollicité une enveloppe de 1,8 milliard de dollars pour ses interventions humanitaires, mais n’a pu mobiliser que 22 % de ce montant en milieu d’année. Cette somme a permis d’assister 20 millions de personnes dans les pays en crise, mais il reste encore beaucoup à faire. L’appel humanitaire de la FAO pour 2025 vise à combler ce déficit et à renforcer les moyens de subsistance agricoles dans les zones les plus vulnérables.
La baisse des prix des denrées alimentaires en 2024 est une bonne nouvelle, mais elle ne doit pas occulter les défis persistants en matière de sécurité alimentaire. Les efforts internationaux doivent se poursuivre pour soutenir les populations les plus vulnérables et garantir un accès équitable aux ressources alimentaires. L’aide agricole d’urgence reste cruciale pour lutter contre la faim et renforcer la résilience des communautés face aux crises.
Mariane LENGUIONG