Ghana : Les Importations de Riz en Forte Croissance, +20 % Prévu pour 2024/2025
Le Ghana, deuxième consommateur de riz après le maïs, fait face à une augmentation significative de ses importations de riz pour la campagne de commercialisation 2024/2025. Selon les dernières estimations du département américain de l’agriculture (USDA), les importations de riz usiné devraient atteindre 950 000 tonnes, soit une hausse de 20 % par rapport à la campagne précédente. Cette augmentation est principalement due à une baisse de la production locale, exacerbée par des conditions climatiques défavorables.
La Diminution de la Production Locale
La sécheresse qui a frappé le Ghana entre juillet et août 2024 a eu un impact considérable sur la production de riz. Les surfaces cultivées ont diminué de plus de 16 %, passant à 310 000 hectares. Cette réduction a entraîné une chute de 21 % de la récolte de paddy, estimée à 1 million de tonnes, et de la production de riz usiné, qui devrait atteindre 750 000 tonnes. Pour garantir la disponibilité de la production locale sur le marché intérieur, le gouvernement ghanéen a interdit les exportations de riz depuis le 26 août 2024.
Une Demande Croissante
La hausse attendue des importations de riz est également liée à une demande croissante. L’USDA estime que la consommation nationale de riz atteindra 1,72 million de tonnes en 2024/2025, soit 20 000 tonnes de plus que l’année précédente. Cette augmentation est stimulée par la croissance démographique, l’urbanisation rapide, et l’expansion des secteurs de l’hôtellerie, des restaurants et des services de restauration. Le Ghana importe différentes qualités de riz, allant du riz parfumé thaïlandais et vietnamien au riz long grain d’origine américaine, en passant par du riz cassé moins coûteux provenant d’autres sources.
Les Principaux Fournisseurs
Le Ghana s’approvisionne principalement auprès du Vietnam, de l’Inde, de la Chine et de la Thaïlande pour ses achats de riz sur le marché international. Cette hausse du volume d’importations pourrait alourdir la facture des achats alimentaires du pays. En 2023, les importations de riz ont coûté plus de 2,9 milliards de cedis (197,5 millions de dollars), représentant 11 % de la facture totale des importations alimentaires, qui s’élevait à plus de 26,7 milliards de cedis (1,8 milliard de dollars).
La hausse des importations de riz au Ghana pour la campagne 2024/2025 souligne les défis auxquels le pays est confronté en matière de sécurité alimentaire. La dépendance accrue aux importations, couplée à une demande croissante, met en lumière la nécessité de renforcer la production locale et de diversifier les sources d’approvisionnement. Les efforts du gouvernement pour garantir la disponibilité du riz sur le marché intérieur sont cruciaux, mais des mesures supplémentaires seront nécessaires pour atténuer l’impact économique de cette hausse des importations.
Mariane LENGUIONG