Filière laitière ouest-africaine : quelles politiques pour un développement durable ?
- 27 juin 2024
- Publié par : Publisher Cyber
- Catégorie : Agriculture Développement durable Playdoyers et Lobbying
Une nouvelle étude menée par Laurent Levard (Gret) et Christian Corniaux (Cirad), avec la participation d’Issouf Coulibaly (Gret), Marie-Christine Goudiaby (Gret) et Adrien Trouvadis (Gret), publiée en Janvier 2024, apporte un éclairage crucial sur les défis et les opportunités; propose un ensemble de politiques commerciales et fiscales pour le développement durable du secteur laitier local au Burkina Faso, au Nigéria et au Sénégal.
Des défis à relever
L’étude révèle que la filière laitière ouest-africaine est confrontée à plusieurs défis majeurs :
- Concurrence des importations : Les importations massives de poudres de lait, notamment en provenance de l’Union européenne, concurrencent la production locale et freinent son développement.
- Politiques commerciales et fiscales inadaptées : Les droits de douane peu élevés sur les importations et la fiscalité défavorable aux produits locaux entravent la compétitivité de la filière laitière locale.
- Manque de coordination : Les politiques commerciales et fiscales ne sont pas toujours cohérentes entre elles et ne favorisent pas une approche intégrée du développement de la filière.
Pourtant, le potentiel de développement de cette filière est immense. Elle pourrait contribuer à la sécurité alimentaire, à la création d’emplois et à la réduction de la pauvreté dans la région. Mais pour cela, un changement de cap s’impose.
Des leviers d’action concrets
L’étude propose un ensemble de politiques commerciales et fiscales pour soutenir le développement durable de la filière laitière locale :
- Politiques commerciales :
- Augmentation des droits de douane sur les importations de poudres de lait et autres produits laitiers pour protéger la production locale.
- Mise en place de restrictions quantitatives (contingents) sur les importations pour limiter la concurrence déloyale.
2. Politiques fiscales :
- Augmentation de la TVA sur les importations de produits laitiers pour renchérir leur prix et favoriser la consommation de lait local.
- Exonération de TVA ou baisse de la fiscalité sur les produits laitiers locaux pour les rendre plus compétitifs.
3. Coordination des politiques :
- Nécessité d’un ensemble cohérent et coordonné de mesures commerciales et fiscales pour un impact durable.
- Concertation entre acteurs ouest-africains et européens pour mettre en place ces politiques, tout en respectant les engagements internationaux.
4. Prise en compte des consommateurs :
- Veiller à préserver l’accessibilité des produits laitiers pour les consommateurs, notamment les populations à faible revenu, en ciblant les aides sur les plus vulnérables.
- Trouver un équilibre entre protection de la production locale et maintien de l’abordabilité des produits laitiers.
Un appel à l’action
L’étude appelle les décideurs politiques ouest-africains et européens à agir de manière concertée pour mettre en œuvre ces recommandations et assurer un avenir durable à la filière laitière locale. Un tel engagement permettrait non seulement de soutenir les millions d’éleveurs qui dépendent de ce secteur, mais aussi de renforcer la sécurité alimentaire et de promouvoir un modèle de développement plus équitable et durable en Afrique de l’Ouest.
Pour en savoir plus sur l’étude et ses recommandations, consultez le rapport complet : QUELLES POLITIQUES COMMERCIALES ET FISCALES AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DES CHAINES DE VALEUR LAIT LOCAL EN AFRIQUE DE L’OUEST ?
Source: GRET