Aide internationale : Les plus vulnérables menacés par les coupes budgétaires
- 29 novembre 2024
- Publié par : WebTeam Master
- Catégorie : Financements
Les coupes annoncées dans l’aide internationale suscitent une vive inquiétude parmi les organisations humanitaires et de coopération au développement. Alors que les besoins sur le terrain explosent en raison des crises multiples – conflits, pandémies et catastrophes climatiques – la décision de Berne de réduire considérablement les fonds alloués à la coopération internationale pour renforcer le budget militaire soulève des questions sur les priorités de la Suisse.
Un dilemme budgétaire aux conséquences humaines
La Suisse, historiquement reconnue pour son engagement humanitaire, traverse une période de remaniement budgétaire qui pourrait avoir des répercussions profondes. Les réductions envisagées – jusqu’à 20% du budget de la coopération d’ici 2025 – menacent de fermer des projets essentiels et d’abandonner des initiatives en cours de planification.
Catherine Schümperli Younossian, Secrétaire générale de la Fédération genevoise de coopération, alerte : « On grignote petit à petit l’aide aux pays les plus pauvres, mais la stabilité du monde dépend aussi de celle des pays émergents. »
Les exemples concrets de ces coupes sont déjà alarmants : en Afghanistan, 183 centres de santé ont été fermés, privant 2,1 millions de personnes d’accès aux soins. Au Liban, une diminution drastique de l’aide en espèces laisse des dizaines de milliers de familles réfugiées sans ressources.
Une redéfinition des priorités ?
Parallèlement à ces coupes, Berne prévoit d’investir 1,5 milliard de francs pour la reconstruction de l’Ukraine, une initiative financée en partie au détriment des pays en développement. Cette réallocation, bien que justifiée par des impératifs géopolitiques, soulève des critiques. Des voix appellent à un financement exceptionnel pour l’Ukraine, afin de ne pas sacrifier les projets humanitaires dans les pays les plus pauvres.
Les implications pour la Suisse et la scène internationale
Cette révision budgétaire pourrait également affecter l’image de la Suisse, perçue comme un pilier de la paix et de la coopération internationale. Genève, capitale humanitaire, pourrait perdre de son éclat si la Confédération réduit son rôle d’acteur global en faveur des populations vulnérables.
Le député Cyril Aellen souligne l’enjeu : « Opposer les dépenses en faveur de notre sécurité à notre engagement humanitaire est une erreur. L’un ne va pas sans l’autre. »
Un appel à la réflexion et à l’action
Dans un contexte mondial où les financements humanitaires peinent à répondre aux besoins croissants – seuls 37% des besoins sont couverts en 2024 –, la Suisse se trouve à un tournant. Les choix budgétaires à venir ne se limiteront pas à des chiffres : ils refléteront la vision de la Suisse pour son rôle sur la scène internationale.
Alors que les deux chambres parlementaires doivent se prononcer cet hiver, il est crucial de ne pas oublier que derrière chaque coupe budgétaire se cachent des vies humaines en danger. La Suisse peut-elle encore prétendre être une nation neutre et humanitaire si elle renonce à sa solidarité envers les plus démunis ?