Agroécologie dans les pays du Sud : un défi financier majeur

L’objectif de développement durable 2 visant à éliminer la faim, à améliorer la nutrition et à promouvoir une agriculture durable d’ici 2030 semble compromise. Alors que l’insécurité alimentaire grandit et que la souveraineté alimentaire est menacée, le financement des systèmes alimentaires durables reste cruellement insuffisant, en particulier dans les pays du Sud. Cet article explore les défis financiers de la transition agroécologique dans ces régions et propose des solutions potentielles.

Intensification agroécologique : une nécessité
L’agriculture conventionnelle, basée sur une intensification chimique intensive, n’est plus viable. Elle nuit à l’environnement, épuise les sols et ne répond pas aux besoins croissants d’une population en augmentation. L’intensification agroécologique, qui combine des pratiques agricoles productives avec des principes écologiques, offre une alternative prometteuse.

Des défis financiers importants
Malgré ses avantages, la transition agroécologique est confrontée à des obstacles financiers majeurs. Les investissements publics dans l’agroécologie restent extrêmement faibles, représentant seulement 1 à 1,5 % des budgets agricoles totaux. De plus, l’aide publique au développement consacrée à l’agroécologie est insuffisante et provient principalement de sources extérieures aux pays du Sud.

Mobiliser une coalition de financeurs
Pour relever ces défis, il est urgent de mobiliser une coalition d’acteurs financiers diversifiés, incluant des institutions internationales, des banques de développement, des banques privées, des fonds philanthropiques et des fonds à impact. La combinaison de financements publics et privés est essentielle pour répondre aux défis communs de la lutte contre les inégalités, le changement climatique et la protection de la biodiversité.

Modèles de financement innovants
Divers modèles de financement innovants peuvent être explorés pour soutenir la transition agroécologique :

• Financement par les chaînes de valeur: Ce modèle implique que les agriculteurs obtiennent des financements d’acteurs en aval de la chaîne de production, tels que les transformateurs ou les distributeurs. En échange, les agriculteurs s’engagent à fournir des produits répondant à des critères de qualité et de durabilité spécifiques.
• Commerce équitable: Ce modèle garantit aux producteurs des prix équitables et des primes pour les encourager à adopter des pratiques agroécologiques. Il offre également un accès aux marchés et à l’assistance technique.
• Comptabilité environnementale: La mise en place d’une comptabilité environnementale au niveau des exploitations agricoles permettrait de mieux évaluer leur impact sur l’environnement et de faciliter la mobilisation de financements basés sur la performance.

La transition agroécologique dans les pays du Sud est essentielle pour garantir la sécurité alimentaire, préserver l’environnement et construire un avenir durable. Cependant, elle ne peut se concrétiser sans un financement adéquat. Mobiliser une coalition d’acteurs financiers et explorer des modèles de financement innovants est crucial pour relever ce défi majeur. En outre, des efforts doivent être déployés pour garantir que les producteurs bénéficient pleinement des avantages de la transition agroécologique et pour renforcer la redevabilité des acteurs impliqués.

Nous vous invitons à lire l’article suivant qui nous a inspiré pour produire le notre, en cliquant sur le lien suivant: Dans les pays du Sud, la transition agroécologique au défi du financement.